LES ANGIOSPERMES
Reproduction
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La multiplication végétative

Elle est relativement moins répandue chez les angiospermes que dans les autres embranchements de végétaux. Elle n'affecte que la phase sporophytique et est assurée par l'enracinement d'organes végétatifs plus ou moins spécialisés. Ce sont des tiges marcottées ou greffées, des bulbes, des bulbilles, des tubercules, des stolons, des drageons....

Naturellement peu fréquente, elle est cependant pour certains groupes d'angiospermes le seul mode de multiplication efficace dont ils disposent. C’est par exemple le cas du bananier qui se multiplie uniquement par thallage. Cette capacité à la multiplication végétative, qui résulte de la totipotence de la cellule végétale est mise à profit en laboratoire pour multiplier in vitro [photographie] les individus présentant un intérêt économique.

La reproduction sexuée

Le cycle biologique des angiospermes est toujours typiquement diplo-haplophasique. La prédominance de la phase sporophytique se traduit morphologiquement par la taille incomparablement plus grande des sporophytes par rapport aux gamétophytes (réduits à 7 cellules pour le gamétophyte femelle ou sac embryonnaire et à deux pour le gamétophyte mâle ou grain de pollen) et physiologiquement par le développement parasite des gamétophytes dans les tissus des sporophytes.

Au contact des stigmates, situés à l’extrémité du pistil, le grain de pollen des angiospermes émet un fin prolongement appelé tube pollinique, qui conduit le noyau reproducteur haploïde jusqu'au contact d'un ovule. La migration du tube pollinique à travers les tissus du style puis de l'ovaire est un processus actif. Ce mode de fécondation est donc toujours une siphonogamie caractérisée par l'absence de gamètes mâles mobiles et de phase nageuse dans un milieu aqueux. Lorsque le tube pollinique arrive au contact du micropyle de l'ovule, le noyau reproducteur se divise pour donner deux noyaux fécondants : l'un des deux fécondera l’oosphère pour donner un oeuf principal diploïde, qui se développera en embryon sporophytique. L'autre noyau mâle fusionnera avec les deux noyaux accessoires du sac embryonnaire pour donner un oeuf accessoire triploïde (3n chromosomes), l'albumen, qui se développera par mitoses successives pour donner un tissu nourricier triploïde au dépend duquel l'oeuf principal se développera.

Chez les angiospermes il y a donc double fécondation. La fécondation est en outre suivie d'un durcissement des téguments de l'ovule et d'une forte déshydratation des tissus : comme chez les gymnospermes il y a formation d'une graine. Parallèlement, chez les angiospermes, les parois de l'ovaire se transforment par durcissement ou accumulation de réserves, permettant la formation d'un fruit, respectivement sec ou charnu. L'invention du fruit est l'un des facteurs qui confére aux angiospermes une meilleure adaptation au milieu terrestre que les gymnospermes, en permettant, en particulier, une dissémination des graines sur de plus grandes distances grâce aux animaux et au vent.

fleur pistil fruit contenant
les graines
transformation de l'ovaire en fruit (photos : P.Gantet)

D'autres facteurs ont sans doute joué un rôle déterminant dans le succès des angiospermes qui ont peu à peu remplacé les autres groupes de végétaux et en particulier les conifères :

Quel avenir pour l’évolution de la vie végétale ?

Bien sûr, l’évolution future est difficile à prévoir, puisqu'elle dépendra des modifications de l'environnement et il est difficile d'imaginer quelles seront les formes végétales dans quelques centaines de millions d’années.

Néanmoins, l'adaptation au milieu terrestre, a conduit à une amélioration constante du système de reproduction et de dissémination des végétaux. De ce point de vue, l’évolution de la vie végétale s'est faite dans le sens d'une protection accrue des gamétophytes femelles, porteurs du zygote puis de l'embryon. Les préspermaphytes ont réalisé l'ovule, c'est à dire l'enveloppement du mégasporange-nucelle (angiosporangie), ainsi que celui du prothalle femelle-endosperme (angioprothallie). Chez les angiospermes, l'ovule est enveloppé à son tour (angiovulie) dans un ovaire. Certaines espèces montrent des fleurs chez lesquelles le réceptacle floral entoure l'ovaire (angiovarie). Ce phénomène pourrait être l'amorce d'une nouvelle phase évolutive qui traduirait l'enrobement non seulement de l’ovaire mais aussi du style (angiocarpie). Les angiocarpes remplaceraient alors les angiospermes....