Les OGM dans le monde.

Dans le cadre du projet et pour mieux définir les besoins, il nous semblait important de connaître l’attitude des autres pays en matière d’OGM afin de visualiser : leur réglementation, leur mode d’étiquetage, l’attitude des consommateurs et la position des pays leader sur la production globale.

Les USA

La mise sur le marché aux USA repose essentiellement sur la responsabilité des industriels plus que sur la réglementation, bien qu’une évaluation rigoureuse soit menée par les autorités fédérales :

  • USDA le département de l’agriculture,
  • FDA (Foods and Drugs Administration) appartenant au ministère de la santé,
  • EPA (Environnement Protection Agen) dépendant directement de la maison blanche.

Chacunes de ces agences se prononce sur un sujet bien précis.

La FDA s’est prononcée contre l’étiquetage des produits génétiquement modifiés car elle les considère comme assimilables aux produits traditionnels (sa position pourrait changer s’il s’avérait que les produits contenant les OGM possédaient des propriétés allergènes).

Le système de réglementation a permis depuis 1987 d’effectuer :

  • 3332 essais en champs portant sur 48 espèces,
  • La culture de 30 variétés de plantes transgèniques, et l’autorisation de consommation de plus de 20 espèces
  • La culture de 8,1 millions d’hectares en 1997 soit 63 % du total mondial.

Le Canada

Le Canada est lui aussi très actif dans le secteur des biotechnologies, soutenu par les consommateurs qui ont confiance en leur système d’évaluation scientifique et juridique.

L’autorisation de mise sur le marché de plantes transgéniques n’a pas suscité l’élaboration de nouvelles structures et l’autorisation se base sur les textes déjà existants. L’agrément est soumis à l’agence Canadienne d’inspection des aliments et les ministères de la santé et de l’environnement, qui font intervenir une équipe scientifique d’évaluation.

L’étiquetage n’est pas exigé, sauf en cas de risque pour la santé (présence d’allergène ou de changements importants dans la composition nutritionnelle), toutefois l’étiquetage volontaire est possible.

  • Depuis 1988 se sont déroulés 3000 essais dont 812 en 1997.
  • 27 végétaux transgéniques sont autorisés à la culture et 25 à la consommation. (la pomme de terre transgénique est commercialisée depuis 1995.)
  • 1,3 millions d’hectares sont cultivés soit 10 % du total mondial.

Le Japon

L’autorisation d’importation est délivrée par le ministère de l’Agriculture de la forêt et des pêches. Le développement des OGM est sous le contrôle de 8 réglementations. En ce qui concerne plus spécifiquement les plantes, il s’agit de trois directives portant respectivement sur l’introduction d’OGM dans l’environnement, l’alimentation humaine et l’alimentation animale.

Le marché japonais s’est intéressé tardivement aux plantes transgéniques. Il s’agit surtout d’importation (maïs, coton, colza, œillets). Les recherches se tournent à l’heure actuelle vers le riz, le tabac, la pomme de terre, les plantes ornementales, les brocolis, les choux-fleurs ainsi que les espèces forestières utilisées dans l’industrie papetière.

Fin 1996, 7 plantes transgéniques sont commercialisées (importées des USA). En 1997 : 48 plantes transgéniques ont obtenu l’autorisation de culture en champs confinés.

Aucun étiquetage particulier n’est imposé pour les plantes transgéniques ni pour leurs dérivés. Cependant l’acceptation auprès du public est mitigée, de nombreuses associations souhaitent un étiquetage que le gouvernement refuse pour l’instant.

L’Australie

Plusieurs agences sont impliquées dans la production et la commercialisation des OGM en Australie.

  • GMAC donne un avis scientifique sur l’aspect environnemental
  • AQIS le service de l’inspection de la quarantaine,
  • ANZFA  autorité commune à l’Australie et la Nouvelle Zélande qui a recommandé un étiquetage sur la base de non-équivalence.
  • NRA : autorité d’enregistrement des produits chimiques agricoles.

En 1996, 69 essais ont été réalisés en champ ; 3 plantes sont cultivées dont un coton résistant aux insectes. 30000 hectares ont été plantés en 1996-1997 et le double l’année suivante.

L’Amérique du sud.

Le Brésil, l’Argentine mais aussi le Mexique, comptent désormais parmi les principales puissances agricoles impliquées dans les biotechnologies.

En Argentine, par exemple, les autorisations d’essais en champs se portent sur 8 variétés de plantes transgéniques : Coton, maïs, soja, tournesol, pomme de terre, tomate et blé. Deux d’entre elles se cultivent déjà.

78 essais en champs ont été autorisés en 1997 et ce seraient 1,4 millions d’hectares transgéniques qui auraient été cultivés cette même année, soit une croissance de 16 % par rapport à 1996.

L’Argentine représenterait à elle seule 11 % du total des surfaces transgéniques dans le monde.

La Chine

La chine aurait été un des premiers pays à cultiver des plantes transgéniques au début des années 90, ces données sont hypothétiques compte tenu du contexte politique de ce pays. Elle représenterait aujourd’hui le deuxième pays en termes de surfaces avec 14 % du total mondial ;

L’autorisation des OGM ne semble pas faire l’objet d’une réglementation spécifique.

La recherche se porte essentiellement sur le riz. Les biotechnologies sont considérées comme un moyen d’accroissement de l’autosuffisance alimentaire.

En conclusion,

Cette analyse nous permet de dire que seule l’Europe semble connaître des réticences en matière d’OGM. Le climat actuel, du fait d’événements tragiques de ces dix dernières années, ne met pas le consommateur dans une attitude de confiance envers les biotechnologies.

Pour le moment les USA et le Canada reçoivent l’appui des consommateurs qui ont une grande confiance en leur gouvernement. La France et l’Europe se cherchent et à ce jour, au sein de l’Union ce sont encore des attitudes très différentes que l’ont voit se dessiner. Le gouvernement allemand pro biotech va de l’avant et investit dans les biotechnologies alors que les consommateurs germaniques attendent une réglementation et un étiquetage clair.

En examinant la réglementation européenne nous étudierons l’attitude de différents membres de l’Union Européenne.




Tous droits réservés Carole CANTET, Catherine CHOSSAT, Boris COIMET, Laure ROBERT et Vincent TANDART, 1999
Dernière mise à jour le 07 mars 1999 19:30:19